Affaire Burambi : un détenu meurt dans un cachot de la police

Affaire Burambi : un détenu meurt dans un cachot de la police

Égide Sindayigaya, la soixantaine est mort ce lundi à l’aube dans le cachot du commissariat provincial de la police à Rumonge au Sud-ouest du Burundi. Il est le grand frère de Déo Niyongabo, un ex sous-officier de l’ancienne armée tué par la police le 16 janvier dans la commune de Burambi (même province). Des sources policières affirment que le vieil homme a succombé des suites de tortures lui infligées depuis son arrestation. Il est parmi quatre hommes présentés par la police comme des criminels à des habitants de la zone de Maramvya à Burambi mardi dernier. Il était depuis détenu au commissariat provincial de la police. (SOS Médias Burundi)

D’après des sources policières qui ont témoigné sous couvert d’anonymat (parce qu’il ne leur est pas permis de parler aux médias), le sexagénaire a sollicité un transfert vers une structure de soins, en vain. « Le vieil homme était agonisant et certains d’entre nous ont même insisté pour qu’il ait l’autorisation d’aller se faire soigner. Il avait tellement été torturé qu’il ne pouvait plus tenir debout. Il lui fallait des soins rapides et intensifs. Mais, les responsables de la police à Rumonge s’y sont opposés », ont témoigné à SOS Médias Burundi des policiers.

Le défunt est un grand frère de Déo Niyongabo alias Côme. C’est un ex sous-officier de l’ancienne armée burundaise qui a été tué le 16 janvier dans une opération conjointe de la police et des jeunes Imbonerakure sur la colline de Gishiha en zone de Maramvya.

Égide Sindayigaya est le troisième individu originaire de Maramvya décédé dans des circonstances obscures. À part son frère Niyongabo, un autre retraité du nom de Protais Niyungeko s’est fait tirer dessus le 18 janvier par des policiers qui l’avaient appréhendé cinq jour avant.

Le porte parole du ministère ayant en charge la sécurité a expliqué que le premier est mort dans un échange de tirs avec les forces de l’ordre au moment où le second a été tué quand il tentait de s’évader après avoir montré à la police une cache d’armes.
Les deux retraités ont été présentés par la police comme leaders d’un groupe armé qui a tué au moins 26 individus dans les provinces de Rumonge et Bururi (Sud-ouest) et Bujumbura (Ouest) depuis 2016.

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Photo : Égide Sindayigaya, assis à terre le troisième en partant de la gauche, le 19 janvier à Maramvya lorsque le porte parole du ministère ayant en charge la sécurité les montrait à des habitants de la localité

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