Mahama (Rwanda) : les quotas de la ration revus à la hausse pour certains réfugiés

Mahama (Rwanda) : les quotas de la ration revus à la hausse pour certains réfugiés

Le montant mensuel en monnaie alloué à chaque réfugié au camp de Mahama passe de 7.000 Frw (7 USD) à 10.000 Frw (10 USD) pour les plus démunis (Catégorie sociale I) et de 3.500 Frw à 5.000 Frw pour les autres réfugiés (Catégorie sociale II). Les réactions chez les réfugiés sont mitigées. (SOS Médias Burundi)

Le PAM explique cette amélioration des conditions de vie des réfugiés burundais et congolais du camp de Mahama par la cherté de la vie.

« Vu la montée des prix sur le marché au camp de Mahama et dans ses environs, le PAM s’est concerté avec le HCR et le Minema, le ministère en charge des réfugiés. Le résultat est la hausse de sa contribution mensuelle en monnaie allouée à chaque réfugié », explique un communiqué largement diffusé et commenté au camp de Mahama situé plus à l’Est du Rwanda. Il a été sorti ce mardi.

« Le montant passe de 7.000 Frw (7 USD) à 10.000 Frw (10 USD) pour les plus démunis (Catégorie sociale I) et de 3.500 Frw (3,5 USD) à 5.000 Frw (5 USD) pour les autres réfugiés (Catégorie sociale II). Cette augmentation ne concerne pas les vivres, ni le programme de nutrition des enfants ou encore des écoliers nourris à l’école », détaille Claude Kalisa, responsable du PAM au camp de Mahama, dans son communiqué.

Ce nouveau changement sur le panier ménager des réfugiés commence à s’appliquer immédiatement à partir du mois de février.

Réactions mitigées…

Pour les membres des catégories sociales I et II considérés comme étant plus démunis et vulnérables au premier degré selon les critères du HCR, ils jubilent.

Pourtant, des réfugiés de la troisième catégorie grognent.

« Nous avons depuis longtemps dénoncé ces catégorisations des réfugiés, pourtant vivant dans un même camp et ayant le même statut. Et puis ces critères ont été mal établis ou mal appliqués de telle façon qu’il y a eu plusieurs réclamations », disent-ils.

« Alors, pourquoi ne pas prendre cette somme qui s’ajoute pour les deux premières catégories et la donner à nous qui ne recevons rien. C’est vraiment inacceptable mais nous n’y pouvons rien, car même la Bible dit qu’on donnera à celui qui a et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas, on ôtera même ce qu’il a », se désolent-ils.

Deux poids deux mesures…

« Est-ce les prix ont monté uniquement pour les réfugiés des deux premières catégories ? Est-ce le marché n’est-il pas le même pour nous tous ? Alors, ne voyez-vous pas que le PAM ne résoud qu’une partie du problème ! C’est injuste », dénonce une grande partie des réfugiés.

Et de renchérir :« Le PAM risque de créer des mésententes sociales car on dirait que certains sont bien pris en charge alors que d’autres sont laissés à eux-mêmes».

Ces améliorations profitent aux ménages de grande taille car chaque réfugié, même un enfant de moins de cinq ans est pris en compte pour le paiement.

Le même exemple illustratif est toujours donné : une famille qui a dix membres qui va avoir 100.000 Frw (environ 100 USD) alors qu’un individu n’aura que 10.000 Frw (10 USD).

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Les réfugiés qui se sont confiés à SOS Médias Burundi demandent aux leaders locaux de plaider pour eux. Ils semblent apprécier le travail des médias.

« Dernièrement la question des gens qui ont manqué leurs noms sur la liste de paiement pendant trois mois a été évoquée dans les médias et sur les réseaux sociaux. Et deux jours après, les listes étaient bien faites. Pour le moment tout le monde a eu sa ration, même les arriérés de trois mois ont été réglés.Vive la presse », soulignent plusieurs réfugiés au camp de Mahama.

Le camp de Mahama situé plus à l’Est du Rwanda compte actuellement plus de 45 mille réfugiés à majorité burundais, le reste étant des Congolais.

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Photo : une pancarte indiquant un site de transfert d’argent sur la carte bancaire de réfugiés au camp de Mahama

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